mardi 25 avril 2017

Atelier Palais des Thés de Liège n°4: Set à déguster occidental et thés indiens

Comme annoncé dans le précédent article, voici le compte rendu du dernier atelier proposé par le Palais des Thés de Liège ayant eu lieu ce samedi.
Cette semaine, c'était la découverte du set à déguster occidental ainsi que les thés indiens qui étaient à l'honneur.
Contrairement aux fois précédentes, ici nous ne savions pas quels thés nous allions goûter. Le but étant de nous faire deviner quels thés étaient de qualité et lesquels l'étaient moins.

Le set à déguster occidental à été inventé par les Britanniques au XIXème siècle, au moment même où ils développaient la culture de théiers à Darjeeling, au pied de l'Himalaya, l'Inde faisant partie de leur colonies et le climat propice à la culture de l'arbuste. 

Pour ce faire deux plateaux se trouvaient de chaque côté de la table, chacun disposant de quatre sets à déguster à l'intérieur duquel se trouvait une sorte de thé. Bien entendu, le contenu des plateaux était identique.
Le nombre de participants était plus élevé que d'habitude et deux groupes ont été formés.

Les thés sont prêts, les dégustations vont bientôt commencer. Tous les thés présents sont des thés noirs, les thés indiens étant à 98% des thés noirs.

Les thés ont été infusés à raison de 2 grammes chacun, pendant 3 minutes 45, et ont été goûté dans le même ordre pour les deux groupes.

On commence en haut à droite pour finir en haut à gauche.


 Dans un premier temps, chacun était invité à se faire son avis, puis une fois les dégustations terminées, une mise en commun des avis était effectuée, dans un moment de partage .

Pour ces dégustations à l'aveugle, le premier thé à être goûté s'est révélé être un thé d'Assam, issu du Camellia Sinensis var Assamica, variété de théier cultivé en Inde et différent du Camellia Sinensis var Sinensis que l'on retrouve en Chine ou au Japon.
La liqueur, la plus foncée des quatre, est d'une couleur cuivrée.
En bouche on sent une astringence assez prononcée, ainsi qu'un goût plutôt boisé.

Le second thé est un Darjeeling Margaret's Hope. Il s'agirait ici d'un blend regroupant des feuilles issues de Sinensis et d'Assamica, ce dernier représentant 20% des théiers de la plantation dont est issu le Margaret's Hope.
La liqueur est cuivrée, mais légèrement plus claire que celle de l'Assam.
En bouche, sa texture est aussi beaucoup plus douce que celle de l'Assam et on peut sentir des notes de bois sec, voire florales.
Je l'ai beaucoup apprécié.

Le troisième thé est un blend des meilleures récoltes de printemps, le Grand Himalaya, classé dans la catégorie des grands crus.
Sa liqueur est d'une couleur dorée foncée tirant légèrement sur le cuivré.
En bouche, il est assez astringent et légèrement acide, avec des notes boisées.

Enfin, le dernier thé est un Darjeeling de printemps, récolte de 2017, le North Tukvar Delmas Bari, classé lui aussi dans les grands crus.

Tukvar est l'un des premiers jardins à avoir été fondé à Darjeeling, avec celui de Puttabong. 

Il s'agit ici du thé de la meilleure qualité parmi ceux testés, issu d'un clonage du cultivar AV2 (Ambari Vegetative 2), qui produit certains des meilleurs Darjeeling.
La liqueur est très claire, tirant sur le jaune pâle. Cette couleur s'explique par le fait qu'il n'est pas oxydé à terme, mais il est classé dans les thés noirs, ses feuilles étant roulées.
En bouche, la texture est plus ronde et douce que pour les autres thés. On sent la présence de notes florales voire d'herbes aromatiques.
J'ai également beaucoup apprécié ce thé ci du fait de son goût plus doux et beaucoup moins astringent que le premier et le troisième.

Lors de cet atelier, tout le monde prend en mains les sets à déguster, hume les arômes et regarde les feuilles.

Le Darjeeling à eu beaucoup de succès.
On dénombre actuellement 87 plantations habilitées à vendre le thé sous cette appellation.

Les thés ont été infusé une seconde fois. Le Grand Himalaya a selon moi gagné lors de cette infusion, le rendant beaucoup moins astringent.

C'est reparti pour une infusion.

Tout le monde se ressert en thé.


Comme chaque semaine, l'atelier touche à sa fin, dans la bonne humeur et avec l'impression que le temps  à filé à toute allure.

Encore une fois, merci à l'équipe pour son accueil et le temps accordé lors de cet atelier.

Et rendez-vous pris pour le samedi 6 mai pour le prochain atelier dédié au matcha.

lundi 17 avril 2017

Atelier Palais des Thés n°3: Gaïwan et Aiguilles d'Argent

Avant hier a eu lieu le troisième atelier organisé par le Palais des Thés de Liège. Ces ateliers d'une heure chacun commencent à être réguliers, un autre étant déjà prévu pour samedi, et évidemment j'y participerai, mais ça, ça sera le sujet d'un prochain article, pour le moment, je vais me concentrer sur celui ayant déjà eu lieu.


Week-end de Pâques oblige, la boutique est décorée pour l'occasion.


Tout est prêt pour l'atelier. Il ne reste plus qu'à attendre que l'eau chauffe.


Le sujet de cet atelier était le Gaïwan, accessoire d'origine chinoise, se présentant sous la forme d'une tasse munie d'un couvercle et accompagnée d'une soucoupe.

L'objet phare de l'atelier: le Gaïwan en porcelaine. La première mention de cet ancien accessoire remonterait à la dynastie Ming, au Xème siècle.


Pour l'accompagner, un thé blanc haut de gamme, composé uniquement de bourgeons verts pâles recouverts d'un fin duvet argenté, ce qui lui vaut le nom poétique d'Aiguilles d'Argent. Il est originaire de la province du Fujian, sur la côte sud-est de la Chine.

Les bourgeons duveteux des Aiguilles d'Argent.

Première dans les ateliers, cette semaine-ci ce n'était pas uniquement un thé que nous allions découvrir mais deux. C'est ainsi qu'en plus des Aiguilles d'Argent, nous avons pu découvrir un Bai Mu Dan, thé blanc également, issu de la même plantation que les Aiguilles d'Argent, mais composé pour sa part de peu de bourgeons, de feuilles et de tiges, ce qui le rend plus abordable.

Le mélange de feuilles, tiges et bourgeons composant le Bai Mu Dan. Il s'agit ici d'un grade C. Après sa récolte, il est séché une fois au soleil, puis est de nouveau séché, ce qui donne des feuilles très sèches.


Pour la première infusion, nous commençons donc avec les Aiguilles d'Argent, infusées au Gaïwan pendant 2 minutes à 80°C.

Pendant l'infusion, on remue les bourgeons avec le couvercle du Gaïwan. Cette pratique permet de diffuser au mieux les arômes, en permettant à toutes les surfaces d'être en contact avec l'eau.


La liqueur est d'une couleur jaune très pâle et l'odeur qui s'en dégage est douce et légère, un peu sucrée, ce qui se retrouve au goût. La texture est plutôt ronde en bouche.

Une fois le temps d'infusion atteint, le contenu du Gaïwan est vidé dans un pichet...

Avant d'être réparti dans les différentes tasses.

S'ensuit la découverte du Bai Mu Dan. Pour sa première infusion, les feuilles sont placées dans une théière et laissées à infuser pendant 10 minutes, à 80°C également.

Le Bai Mu Dan est prêt.


La liqueur est un peu plus foncée que celle des Aiguilles d'Argent. Au nez et en bouche, on sent globalement les mêmes notes, mais en plus prononcé, et la texture est plus astringente.

Comparaison des liqueurs: à gauche le Bai Mu Dan, à droite les Aiguilles d'Argent.

Les thés sont infusés quatre fois. Pour la deuxième infusion, les deux liqueurs sont dégustées à la suite afin de les comparer.

 


A chaque nouvelle infusion, le goût de fruits à coque du Bai Mu Dan est de plus en prononcé, de même que son astringence, ce qui est provoqué par sa teneur en tanins.
Les Aiguilles d'Argent voient leur texture devenir plus grasse sur les deuxième et troisième infusions, pour devenir légèrement plus astringente sur la dernière. Les notes de paille coupée et de fruits mûrs se font mieux ressentir.


L'atelier se termine, la pluie avec lui, et il est temps de rentrer, avant de revenir pour le prochain atelier.


Encore une fois, merci à l'équipe pour l'accueil, ainsi que le temps consacré à ces petits ateliers très intéressants, et à très bientôt.

vendredi 7 avril 2017

Test: Gyokuro Asahi de Teatower

J'ai acheté ce thé depuis un petit moment déjà, mais je ne le teste que maintenant, ayant pas mal de thés à boire et certains à finir avant d'en attaquer de nouveaux.

Il s'agit ici d'un Gyokuro, de l'enseigne Teatower où je me fournis principalement, que j'ai choisi d'infuser au gaïwan. Il me fallait un thé peu banal pour inaugurer le gaïwan que j'ai eu en cadeau. En plus, ils viennent de la même boutique. Ils étaient faits l'un pour l'autre.
Pour ceux ne connaissant pas le Gyokuro, il s'agit d'un thé vert japonais dont les plants sont progressivement privés de lumière pendant environ 3 semaines (le temps de privation peut varier), ce qui va forcer la plante à puiser plus de nutriments dans le sol et va influencer son goût.



Composition: Gyokuro. Ni plus, ni moins.

Odeur: végétale rappelant un peu les épinards, avec une pointe iodée.

Recommandations d'infusion: Laisser infuser dans une eau à 60-70°C, pendant 1 à 3 minutes selon le paquet. Je l'infuse 1 minute 30 dans le gaïwan pour une première infusion, puis le réinfuse encore 4 fois à 30 secondes chacune.

Première infusion, tirant vers le vert après 45 secondes.

Couleur de la liqueur et goût en bouche:
Un beau vert-jaune trouble. Les photos ne lui rendent malheureusement pas hommage en le faisant paraître plus jaune qu'il ne l'est réellement.
En bouche, la saveur umami est bien présente et se diffuse pendant les minutes qui suivent la dégustation. Très peu d'amertume, mais un léger goût sucré et une touche iodée.

Première infusion terminée. La liqueur est maintenant devenue trouble.

Pour les infusions suivantes, le goût s'adoucit et devient de plus en plus sucré.
Je trouve qu'il supporte bien 4 infusions, la cinquième est beaucoup plus légère et moins intéressante que les précédentes.

Seconde infusion.

Troisième infusion.

Prix: environ 17€ les 50 grammes.

Ce thé a été celui qui m'a fait découvrir le Gyokuro et m'a fait me tourner un peu plus vers des thés natures. Encore un qui va faire partie intégrante de mon armoire en permanence.